Lavon Volski : le Bélarus est occupé par la Biélorussie
Musicien, peintre et romancier bélarussien, Lavon Volski a résumé les différences entre le Bélarus et la Biélorussie.
La Biélorussie reste gravée dans l’esprit de ceux qui, pour diverses raisons, n’ont pu échapper à la contagion soviétique. Ces personnes voient le monde à l’envers : le noir est blanc, le mal est bien, la destruction massive de gens est une opération de libération, l’identité nationale est le nazisme et le nazisme d’État est l’ordre et la stabilité. Le pourcentage de ces personnes dans la population n’est pas tellement élévé. Mais si vous voulez faire carrière au Bélarus (en tant qu’élu, fonctionnaire, journaliste d’un média public, chef de file d’une association de jeunes, diplomate ou agent de la force publique), vous devez passer par une injection de la Biélorussie. Si vous n’êtes pas membre de l’Union des écrivains pro-gouvernementale, vous n’êtes pas un écrivain ; si vous vous élevez contre le fait que les autorités bélarussiennes ont brisé les bras, les jambes ou la vie de Bélarussiens, vous n’êtes pas un médecin. Et ainsi de suite. Ces personnes sont au pouvoir et façonnent la politique intérieure et étrangère ainsi que l’image internationale du pays. Ils sont toujours avec la Russie. La Biélorussie n’existe pas sans la Russie.
La Biélorussie viole, tue et se moque des Bélarussiens, en prétendant que « c’est pour leur bien ». La Biélorussie force un avion étranger à atterrir et dit « Il l’a demandé lui-même ». Bien que les gens normaux comprennent parfaitement ce qui s’est passé et comment cela s’est passé. La Biélorussie lance des provocations aux frontières, y envoie des migrants en masse pour demander cyniquement ensuite : « Pourquoi ne laissez-vous pas entrer ces pauvres gens, maudit Occident ? »
La Biélorussie insulte régulièrement les dirigeants des pays voisins et du monde occidental et se rend complice de la guerre russe : elle autorise l’entrée de troupes d’agresseurs sur son territoire, approuve les tirs de missiles et les sorties d’avions depuis le territoire bélarussien et ouvre ses frontières pour laisser passer le matériel ennemi en Ukraine. La Biélorussie fournit le chemin de fer pour transporter les armes russes, en retour le Bélarus se lance dans une guerre du rail contre les équipements de l’ennemi. Mais les orques de la Biélorussie patrouillent les chemins de fer et font des victimes parmi les guérilleros du Bélarus.
Et, lorsque la Biélorussie écope d’une nouvelle série de sanctions en réponse, elle fait la moue et dit, « C’est donc ça votre vrai visage ! Vous êtes méchants et vilains, seule moi, la Biélorussie, je suis honnête et gentille, tout comme ma grande sœur (Russie). »
Pour le moment, le Bélarus est occupé par la Biélorussie derrière laquelle on aperçoit le spectre de la République socialiste soviétique de Biélorussie.