Les États-Unis accusent des responsables bélarussiens de piraterie aérienne
Le ministère américain de la Justice a accusé quatre responsables bélarussiens de piraterie aérienne pour avoir détourné un vol Ryanair en mai dernier. L’acte d’accusation indique que les autorités gouvernementales bélarussiennes ont simulé une alerte à la bombe pour pouvoir détourner illégalement un vol de ligne afin d’arrêter le dissident bélarussien Raman Pratassevitch qui se trouvait à bord de l’avion. Les procureurs accusent deux hauts fonctionnaires de l’autorité de navigation aérienne de l’État bélarussien et deux officiers du KGB de « complot en vue de commettre un acte de piraterie aérienne ».
Le procureur fédéral Damian Williams a déclaré que l’acte d’accusation fournissait une explication rapide et publique de ce qui s’était réellement passé sur le vol. Il a ajouté que le complot « constituait non seulement une violation des normes internationales et du droit pénal américain mais aussi une mise en danger de la vie de quatre citoyens américains et de dizaines d’autres passagers innocents à bord ».
Le directeur adjoint du FBI, Michael J. Driscoll, a déclaré : « Ce qui s’est passé est non seulement une violation grave du droit américain mais c’est extrêmement dangereux pour la sécurité de tous ceux qui prennent l’avion. Le prochain pilote qui reçoit un appel de détresse d’une tour de contrôle peut douter de l’authenticité de l’urgence, ce qui met des vies en danger. Le FBI et nos partenaires étrangers continueront de tenir pour responsables ceux dont les actes menacent directement la vie de nos ressortissants et compromettent la stabilité de notre sécurité nationale. »
Le Bélarus a déjà fait face à une vague de sanctions de la part des États-Unis, de l’UE, du Royaume-Uni et du Canada en raison de l’atterrissage forcé. l’Union européenne a même introduit une interdiction de survol de son espace aérien par des transporteurs bélarussiens.
En juin dernier, la police lettone a ouvert une enquête pénale en vertu de l’article relatif aux actes criminels portant atteinte à la liberté, l’honneur et la dignité des individus. Une enquête est également en cours en Pologne, où un ancien contrôleur aérien a révélé aux enquêteurs polonais les détails de l’opération du KGB. Selon lui, un officier du KGB se trouvait dans la tour de contrôle lors de l’incident, donnant personnellement des instructions au personnel.