Situation des droits humains au Bélarus
Dans son rapport de fin d’année, le Centre des droits humains Viasna signale qu’il y a eu 800 prisonniers politiques de plus en 2021. Dans le même temps, une centaine de personnes figurant précédemment sur la liste des prisonniers politiques ont été libérées en 2021, après avoir purgé la totalité de leur peine dans la majorité des cas.
Au 1er janvier 2022, les principales organisations de défense des droits humains du pays ont déclaré que le Bélarus comptait 969 prisonniers politiques, conformément aux directives strictes concernant la définition des prisonniers politiques.
Cependant, la véritable ampleur de la répression est encore plus effroyable. Viasna connaît les noms d’au moins 1 285 personnes condamnées au pénal en 2021 pour des motifs politiques. Les militants des droits humains ont recensé 6 443 détenus et au moins 3 060 amendes administratives distribuées pour exercise des droits et libertés constitutionnels.
L’année dernière, les autorités n’ont procédé à aucune véritable enquête sur la mort des manifestants pacifiques Aliaksandr Taraïkoùski, Henadz Choutaù, Raman Bandarenka, Aliaksandr Vikhor et Vitold Achourak ;
De même, les autorités n’ont pas véritablement enquêté au sujet des quelque 5 000 plaintes concernant des actes de torture et autres mauvais traitements infligés à des manifestants pacifiques et à des personnes en garde à vue. À ce jour, plus d’un millier de témoignages de victimes de torture ont été documentés par Viasna. Il en ressort que les actes de torture et les traitements cruels et inhumains qui ont été perpétrés avaient un caractère généralisé et systémique. Le Centre Viasna en conclut qu’il s’agit d’une action punitive à motivation politique menée par les autorités pour intimider la société bélarussienne.
Les autorités continuent de réprimer activement les journalistes, 32 d’entre eux ainsi que des professionnels des médias étant actuellement en prison. Au cours de l’année, 113 journalistes ont été détenus, 29 ont purgé des peines d’emprisonnement et 146 ont subi des perquisitions ;
En 2021, quasiment tous les militants de Viasna ont subi des actes de répression, y compris des arrestations et des emprisonnements. Leurs domiciles ont été perquisitionnés au moins 86 fois. Au total, ils ont subi au moins 146 interrogatoires. Sept d’entre eux sont toujours derrière les barreaux.
Les tribunaux font désormais partie intégrante de la machine de répression, passant outre les critères d’un procès équitable. Les avocats travaillent dans des conditions de pressions, de menaces et de harcèlement constants ;
Le tour de vis politique de 2021 représente la plus grande vague de répression dans l’histoire moderne du Bélarus, ce qui a conduit à l’isolement international du pays et à des sanctions de grande envergure de la part de l’UE, des États-Unis, du Royaume-Uni et d’autres États. La réponse des autorités aux exigences de transformation politique se traduit par une intensification des répressions et un simulacre de dialogue national sur la soi-disant réforme constitutionnelle.
Le rapport complet de Viasna avec présentation et analyse de la crise des droits humains au Bélarus en 2021 peut être téléchargé ici.