Le prix Nobel Ales Bialiatski plaide non coupable lors du procès-spectacle
Le procès des défenseurs des droits humains de Viasna, dont le lauréat 2022 du prix Nobel de la paix Ales Bialiatski, a débuté à Minsk le 5 janvier. Les accusés encourent de 7 à 12 ans de prison. L’audienve est ouverte au public, une rareté pour un procès motivé par des considérations politiques au Bélarus.
Le centre de défense des droits humains Viasna suit le procès de son président Ales Bialiatski, de son vice-président Valiantsin Stefanovitch et du coordinateur de la campagne Défenseurs des droits humains pour des élections libres, Ouladzimir Labkovitch. Dans la salle d’audience, les accusés, menottés, sont gardés dans une cage métallique. La juge a rejeté la motion des défendeurs visant à retirer les menottes et la demande de tenir le procès en langue bélarussienne. Néanmoins, les accusés ont continué de parler bélarussien dans la salle d’audience.
Seuls les proches des accusés et des propagandistes du régime ont été autorisés à assister au procès qui s’inscrit dans le cadre de la répression massive de l’opposition au Bélarus. Une dizaine de personnes, dont des diplomates étrangers, n’ont pas été autorisées à entrer dans la salle d’audience. Tous les prévenus sont accusés d’avoir financé des manifestations post-électorales de 2020 et d’avoir fait passé de l’argent en contrebande à la frontière. En particulier, le payement d’amendes et de frais d’avocats encourus par des manifestants pacifiques a été reconnu comme une activité illégale.
Bialatski, Stefanovitch et Labkovitch ont plaidé non coupable. Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a déclaré qu’il suivait de près cette affaire et entretenait « des contacts constants » avec les autorités bélarussiennes.
Des milliers de personnes suivent le procès et attendent le verdict. On se rappelle les paroles de Bialiatski prononcées dans une interview accordée à August2020 en mai 2021 : « La solidarité fait partie de l’ADN du peuple bélarussien ». Parlant de son emprisonnement précédent, il a alors noté : « Il faut avoir de l’endurance et de la patience là-bas, car parfois il faut simplement attendre ».